Enfouies profondément sous le sable et la mer au large de l'Île-du-Prince-Édouard se trouvent les épaves de nombreux navires, chacun renfermant les récits fabuleux de marins et de pêcheurs qui ont lutté contre la fureur de Mère Nature. Les Insulaires ont une histoire d'amour avec la mer, mais celle-ci peut être agitée et très imprévisible. Si vous consultez la carte des nombreuses épaves autour de l'Île-du-Prince-Édouard, vous constaterez que le nombre est écrasant : des centaines de bateaux ont coulé - et ce ne sont que les naufrages qui nous sont connus.
Nous, en tant qu'Insulaires, nous considérons souvent comme étant séparés du continent. Isolés les uns des autres, reliés uniquement par le traversier ou le pont. Les navires étaient une source de travail et les déplacements en bateau étaient un mode de vie pour les Insulaires pendant des siècles. Notre littoral est parsemé d'épaves et de preuves des travaux maritimes.
Une certaine intrigue et un certain mystère accompagnent toujours l'épave à la plage de Basin Head. Beaucoup l'ont découvert et se sont posé des questions, mais peu connaissent la vérité… À vous de découvrir maintenant l'histoire locale et le récit du naufrage du bateau « Debbie and Bryan »…
Clive Everett Bruce est né le 23 mars 1920 à East Baltic, Î.-P.-É. Il a épousé Pearl Croucher en 1941 et ensemble, ils ont eu quatre fils et trois filles. Depuis son enfance, Clive n'a jamais vraiment aimé l'école formelle, il songeait plutôt à la pêche. Les seuls cours d'école qu'il recevait étaient donnés pendant les mois d'hiver. Puis, il quitta l'école à l'âge de 15 ans en 1935 pour s'adonner à la pêche.
A l'âge de 170 ans, il acheta son premier bateau de pêche au coût de 17 $. Il pêcha le merlu, la morue et le hareng sur son petit bateau plat et ouvert de 24 pieds de long avec un moteur à essence de 4 chevaux. Ses lieux de pêche se trouvaient au large de la plage de Red Point, endroit où il a pêché pendant 13 ans avant de déménager ses opérations de pêche à Souris. En 1938, il acheta un permis de pêche au homard, des casiers et du matériel à Felix MacPhee au coût de 375 $. Il a ensuite pu pêcher le homard chaque printemps à North Lake et pêcher au chalut le reste de l'année.
Le bateau le plus mémorable de Clive Bruce était son chalutier « Debbie and Bryan », soit celui qui a coulé au large de Basin Head en 1973. Clive racontait que l'incident était bien étrange car il s'agissait d'une belle journée, le ciel était ouvert et la mer était calme. Cependant, d'une manière ou d'une autre, un bois de charpente situé derrière le moteur s'est cassé en deux et un autre morceau de bois s'est défait. Lors d'une vérification de routine du moteur, l'équipage a constaté que le bateau se remplissait d'eau. Rien n'indiquait qu'ils étaient en difficulté jusqu'à ce qu'il soit trop tard. La pompe de cale ne s'est jamais mise en marche. Au moment où ils ont réalisé ce qui se passait, le bateau coulait déjà. Ils ont eu à peine le temps d'embarquer dans le doris et de ramer jusqu'au rivage.
L'épave du bateau « Debbie and Bryan » est depuis lors un point de repère à Basin Head. Au début des années 1970, l'épave gisait sur un banc de sable, mais finalement, elle s'est défaite et des morceaux ont échoué sur le rivage. Au fil du temps, elle a été totalement enterrée à environ un kilomètre et demi du début de la plage de Basin Head. Il y a un an, on pouvait parfois apercevoir le moteur qui sortait du sable, mais depuis l'ouragan Fiona, le « Debbie and Bryan » est devenu très visible à la marée basse.
Pour trouver le « Debbie et Bryan », prévoyez une heure de marche (aller-retour), en remontant la rive sud de la plage de Basin Head, après avoir traversé le pont et le quai, en direction de Bothwell. Il faudra surveiller la marée et prévoir d'y aller uniquement à la marée basse, parce qu'à la marée haute, l'épave sera enfouie sous l'eau. Pour connaître la hauteur de la marée, consultez les prévisions de marée. Après environ 15 minutes de marche, vous verrez l'épave sortir du sable comme un mirage au loin. Les coordonnées approximatives sont 46.387470, -62.089804
Après le naufrage, Clive décida de se contenter de pêcher des poissons de fond et du homard sur un bateau en fibre de verre de 37 pieds nommé « Bonnie King », un bateau Richard à charpente de bois équipé d'un moteur Chevrolet 292. Clive pêcha jusqu'à sa retraite à l'âge de 72 ans en 1982. Plus tard dans la vie, Clive Bruce fut connu comme le météorologue de la mer de l'Île-du-Prince-Édouard. Il savait comment observer la lune et les modèles de marée en prenant des notes dans sa tête et il faisait des prévisions du temps à venir. Aucun instrument sophistiqué, juste un baromètre des années 1930 et une exactitude presque parfaite. Écoutez l'une des entrevues accordées à Clive ici, où il parle de tempêtes, de naufrages, d'huile de foie de morue et davantage!
Les Insulaires aiment l'océan avec ferveur, et la famille Bruce est comme beaucoup d'autres familles de l'Île-du-Prince-Édouard. Cette amour de la mer se transmet de génération en génération pour les nombreux descendants de Clive Bruce, l'une des plus grandes familles de l'est de l'Î.-P.-É. Chacun veut demeurer près de la mer, ayant reçu cela en héritage du grand-père Clive.
- Rédigé par Katelyn Bruce, arrière-petite-fille de Clive Bruce. Katelyn est la coordonnatrice des médias sociaux et du marketing pour le Circuit côtier des pointes de l'Est, et elle est également passionnée par l'océan. Avez-vous vu notre contenu sur les #50plages C'est Katelyn qui l'a créé!
Pour en savoir davantage sur les épaves situées à l'Î.-P.-É., écoutez le PODCAST HIDDEN ISLAND